Page:Sulte - Histoires des Canadiens-français, 1608-1880, tome VII, 1882.djvu/43

Cette page a été validée par deux contributeurs.
28
HISTOIRE DES CANADIENS-FRANÇAIS

des annonces vulgaires, mais assurément ni la liberté politique ni les écoles n’en profitaient. Il n’était pas permis de lire certains livres — encore moins de les imprimer. Et d’ailleurs, le débit de cette marchandise n’eut pas remboursé l’éditeur des frais encourus. La tutelle régnait partout en Canada. Un écrivain eut été un épouvantail. Les avocats n’ont jamais pu prendre pied chez nous durant le régime français. Tous ceux qui, par la plume ou la parole, pouvaient plaider notre cause, étaient écartés, chassés, mis aux arrêts. Du haut en bas de l’échelle sociale, la même pression se faisait sentir, la même défense régnait. Le Canada était aux Français, pas aux Canadiens. Nous pouvions très bien verser notre sang dans les guerres absurdes engendrées par la politique européenne, mais non pas nous instruire ni voir à nos propres affaires.