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CHAPITRE II


1632-1760


L’instruction publique sous le régime français. — Première école des jésuites. — On tente d’instruire les jeunes sauvages. — Les Ursulines à Québec. — Collège des jésuites. — L’école de Boutet à Québec. — La sœur Bourgeois à Montréal. — École de filles aux Trois-Rivières. — Séminaire de Québec. — École industrielle de Saint-Joachim. — Les colons venus de France possédaient de l’instruction. — Les Ursulines aux Trois-Rivières. — Les frères Charon. — Les écoles des campagnes. — L’instruction publique est plutôt élémentaire qu’élevée.


I

l est peu de sujets de l’histoire du Canada sur lequel les renseignements soient aussi vagues, dit-on souvent, que sur celui de l’instruction publique au temps des Français. Nous allons, toutefois, réunir ici les notes qui se rattachent à cette question et le lecteur pourra juger de leur importance ; elles ne témoignent pas d’une situation très brillante mais on s’apercevra qu’il est injuste d’affirmer que les écoles nous ont été à peu près inconnues durant cette longue période.

Et d’abord, il ne faut pas confondre l’instruction donnée aux sauvages avec celle que recevaient les enfants canadiens. Lorsque le frère Pacifique Duplessis tenait des classes aux Trois-Rivières (1616), que le père le Caron en faisait autant à Tadoussac (1618), ou que le père Le Jeune (1632) instruisait, à Québec, un petit nègre et de jeunes sauvages, ainsi qu’il le raconte avec une bonhomie touchante, ces trois ecclésiastiques faisaient œuvre de missionnaires comme M. Fléché et les pères Biard et Massé avant eux en Acadie, mais non pas de maîtres d’école tel que nous l’entendons par ces mots. Les enfants de la toute petite population de Québec de 1615 à 1629, ont pu apprendre à lire et à écrire dans leurs propres familles ou avec l’aide des récollets ou des jésuites, c’est là une simple supposition qui se présente à la vue des efforts tentés par ces religieux pour instruire les sauvages ; il n’y a rien de positif sur ce point.