Page:Sulte - Histoires des Canadiens-français, 1608-1880, tome V, 1882.djvu/18

Cette page a été validée par deux contributeurs.

CHAPITRE I

1500 — 1680


Découvertes et Découvreurs.


U

n gentilhomme portugais nommé Gaspard de Cortéréal, entra le premier, dit-on, dans le Saint-Laurent (1500) et toucha la côte du nord aux environs des Sept-Îles. Huit ans après, Thomas Aubert, navigateur de Dieppe, suivit la côte sud et se rendit au Bic ou à peu près. Jacques Cartier (1535) remonta jusqu’à Montréal et chercha à se renseigner sur le pays qu’arrose la rivière Ottawa. Champlain (1603) se fit donner par les sauvages une description des lacs Ontario, Érié et Huron. En 1609 Étienne Brulé parcourut l’Ottawa. L’année suivante ce fut le tour de Nicolas du Vignau. Trois ans plus tard, Champlain visita l’île des Allumettes ; en 1615 il se rendit (avec le père Le Caron) au lac Huron et à l’Ontario qu’il traversa ; Brûlé, qui l’accompagnait, parcourut (1615-18) les bords des lacs Érié et Huron. De 1620 à 1623, Jean Nicolet vécut à l’île des Allumettes ; ensuite, durant huit ou neuf années, chez les peuples du lac Nipissing. En 1621, les Français commencèrent à tenir des postes fixes dans le Haut-Canada. Les récollets s’y rendirent en 1623. Le frère Sagard, qui était au lac Nipissing en 1625, dit que les sauvages de ce lieu allaient chaque année en traite vers une nation distante de cinq ou six semaines de marche du Nipissing ; cette nation passait pour avoir commerce avec une autre encore plus éloignée, qui venait par mer sur de grandes embarcations de bois. La même année, Champlain (Œuvres, 1049, 1074) cite la commission du duc de Ventadour dans laquelle il est parlé du projet d’aller à la Chine en traversant le Canada. Le père Charles Lalemant (Relations, 1626 p. 3.) mentionne que plusieurs commerçants français demeurent au pays des grand lacs[1].

Champlain revenant de France, en 1633, pour reprendre la direction de la colonie, rencontra l’interprète Jean Nicolet qu’il avait envoyé dans le haut Canada étudier les coutumes des Algonquins et des autres sauvages de ces régions. Le récit de ses aventures et l’exposé des connaissances qu’il avait acquises plurent beaucoup au fondateur de Québec qui avait

  1. Pour plus de détails sur ces voyages, consultez tomes I, 8, 17, 22, 29, 48, 77, 78, 82, 99, 104-7, 128-31, 136-9 ; II, 7, 13, 17.