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HISTOIRE DES CANADIENS-FRANÇAIS

Ce recensement a été pris durant l’été de 1681 ; il s’y trouve des répétitions comme aussi des omissions. M. l’abbé Tanguay a comparé ses notes avec le document en question ; nous en avons fait autant de notre côté, et le résultat de ces recherches est soumis aux lecteurs, ce qui explique que le total des tableaux n’est pas le même que celui indiqué par l’intendant. Il y aurait un volume à écrire sur cette seule pièce, la dernière de ce genre qui semble avoir été dressée sous le régime français.

Les Sauvages domiciliés étaient au nombre de plus de neuf cents ; les coureurs de bois huit cents ; ces deux classes ne figurent point au recensement.

En 1683, toute la population française s’élevait à dix mille deux cent cinquante âmes ; il y avait six cents âmes en Acadie.

De 1679 à 1683, il sortit du Bas-Canada plus de gens attirés vers le sud, l’ouest et le nord qu’il n’en arriva de France.

Un examen attentif des greffes des notaires et autres sources de renseignements, nous révèle les métiers des hommes mentionnés dans ce recensement beaucoup mieux que n’ont pu les noter les officiers employés à ce travail. Nous donnons la liste telle que produite sous la signature de M. Duchesneau. Les noms et les mots entre parenthèses sont de nous.

Parfois, deux ou trois petites localités sont désignées sous un seul titre. En comparant avec la carte cadastrale de 1685, il est facile de rendre compte du groupement des colons.

Sur plus de cent quinze seigneuries concédées avant 1681, le recensement n’en montre que soixante habitées. Parmi celles qui étaient restées sur le papier, on remarque : 1. dans le gouvernement de Montréal : Les îles Saint-Paul, Perrot, aux Hérons, Bouchard, Courcelles et Bizard ; Terrebonne, la rivière des Prairies, la Petite-Nation et Argenteuil ; Chateauguay et Cataracoui. — 2. dans le gouvernement des Trois-Rivières : Saint-Jean d’Eschaillons, Bécancour, Godefroy, Roquetaillade et Lussaudière ; Sainte-Marie, Saint-Maurice, Pointe-du-Lac, Gatineau, Machiche, Maskinongé, d’Orvilliers et l’île du Dupas. — 3. dans le gouvernement de Québec : les îles aux Ruaux, Verte, Madame, aux Coudres ; les fiefs de Montmagny, Mille-Vaches, Saint-Roch-des-Aulnais, Kamouraska, l’Islet, Berthier, Chaudière, Maranda, Sainte-Anne de la Pocatière, baie Saint-Paul et Saint-Jean-Port-Joli.

Le recensement donne au séminaire de Québec vingt-quatre prêtres et vingt domestiques ; au collége des jésuites, Québec, huit pères, sept frères, quatre donnés, dix domestiques ; dans les missions ou seigneuries du Bas-Canada : six pères jésuites, deux frères et vingt domestiques ou employés ; dans les missions lointaines : quatorze pères jésuites, trois frères et vingt-quatre domestiques. Les récollets sont inscrits pour sept pères et quatre donnés au couvent de Québec ; dans les missions lointaines : sept pères et deux domestiques. Le séminaire de Montréal fournit une liste de dix prêtres et treize domestiques.

Le clergé de la Nouvelle-France dépassait alors le chiffre indiqué par le recensement. Les prêtres dont les noms suivent ne sont pas cités : Nicolas Allegro, Jean Dudouyt, Cyprien Dufort, Ambroise Canon, Christophe Perret, Pierre Permelnaud et Jean Jallet ; les