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HISTOIRE DES CANADIENS-FRANÇAIS

Dubois, aumônier du régiment ; M. de Saint-Pons dit l’abbé de Carignan ; La Fredière et d’Aigremont, officiers morts en revenant des Iroquois, printemps de 1666 ; Salampar et Dugas, officiers ; De Luques, lieutenant, périt dans la retraite, automne de 1666 ; Chaumont, qui fut plus tard ambassadeur auprès du roi de Siam. Il ne faut pas oublier le capitaine Arnould de Loubias, du régiment de Broglie, qui commanda aux Trois-Rivières (1668) et se fit accorder la seigneurie dite à présent de Nicolet, et qui la passa à M. Cressé en retournant en France. On croit aussi que Thomas de la Nougère était officier au régiment de Carignan ; il se maria (1672) avec Marguerite, fille de Pierre Denis de la Ronde, et fonda Sainte-Anne de la Pérade. Séraphin Marganne de la Valtrie, lieutenant au régiment de Lignières, avait pris du service sous M. de Tracy ; en 1668, il épousa Louise, fille de François Bissot de la Rivière ; la seigneurie de la Valtrie porte son nom. Noble homme Jacques Baby épousa (1670) Jeanne Dandonneau Du Sablé, et a laissé une remarquable descendance. René Gautier sieur de Varennes, lieutenant, épousa aux Trois-Rivières (26 septembre 1667), Marie, fille de Pierre Boucher ; en 1668, il était gouverneur des Trois-Rivières, et conserva ce poste jusqu’à sa mort, en 1689. Il avait obtenu (1672) les seigneuries de Varennes et du Tremblay. Sa descendance est l’une des plus brillantes de notre histoire. Mentionnons, en passant, son fils, le découvreur et le fondateur du Nord-Ouest, Pierre Gautier de Varennes, sieur de la Verendrye.

Paul Dupuis, enseigne, se maria à Québec (22 octobre 1668) avec Jeanne Couillard, devint seigneur de l’île aux Oies où il demeurait en 1673, puis procureur du roi. À sa mort (1713), il était lieutenant-général de la prévôté de Québec. Au siège de cette ville, en 1690, le magistrat (il était alors lieutenant particulier ou juge local) disparut un instant pour faire place à l’ancien militaire, et, en qualité d’aide-major, il rendit de bons services. L’un de ses nombreux enfants, officier dans les troupes de la colonie, est cité par Charlevoix pour avoir porté, durant plusieurs jours, la fille d’un juge anglais capturée par les Canadiens dans la guerre de 1708 ; lorsqu’il arriva à Montréal avec son aimable fardeau, la ville lui fit une ovation. En 1710, le gouverneur-général écrivait que Dupuis était l’un des deux ou trois meilleurs « partisans » de tout le Canada, et il accolait à son nom celui de Hertel de Rouville, ce qui n’est pas peu dire.

Pierre Mouet sieur de Moras, enseigne, se maria (8 avril 1668), aux Trois-Rivières, avec Marie, fille de Toussaint Toupin sieur du Sault. En 1672, on lui accorda l’île Moras, dans l’entrée de la rivière Nicolet. La descendance de Mouet compte plusieurs officiers, entre autres le fameux Langlade.

Sur dix-huit officiers du régiment de Carignan dont nous avons constaté le lieu d’origine, la moitié venait du nord de la France et l’autre moitié du sud. La plupart de ces militaires ne dépassaient pas l’âge de trente ans.


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