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raine. Cette famille, aujourd’hui très nombreuse, fournit au commerce les délicieux petits fromages raffinés dont la réputation est répandue dans la province.

1653. René Mezeray, abandonnant sa terre du Cap-Rouge, se fixa à la Sainte-Famille, ainsi qu’un autre Français du nom de Jacques Levrier, et Pierre Le Petit avec sa femme, Catherine Desnoyers. Il faut mentionner aussi Claude Charon, sieur de Labarre, marchand, et sa femme, Claudine Camus ; le 29 avril (1653), sur sa terre de la paroisse Saint-Jean, deux de ses serviteurs tentèrent de l’assassiner ; en 1660, il fit un voyage en France ; au recensement de 1666, il habitait Québec.

1656. Claude Guyon, du Perche, prit une terre à la Sainte-Famille. Il était marié (1655) avec Catherine Colin, des environs de Paris. Robert Gagnon, aussi du Perche, épousa (1657) Marie Parenteau ou Parentelle, de la Rochelle ; il s’établit à la Sainte-Famille. Pierre Nolin dit la Feugière, de l’Aunis, arrivé en Canada avant 1650, avait épousé à Québec (27 janvier 1653) Marie Gachet, de la Brie ; il prit une terre à la Sainte-Famille. Simon Leureux et sa femme, Suzanne Jarouselle, même paroisse. Guillaume Landry, du Perche ; il épousa (1659) Gabrielle Barré. Pierre Aloignon avait épousé (1652), à Québec, Françoise Roussin ; il se fixa aussi à la Sainte-Famille.

Le sieur Jacques Gourdeau obtint, le 1er mars 1652, le fief connu sous le nom de Beaulieu, Gourdeau ou Grosardière, dans l’île d’Orléans : quarante arpents de front sur toute la largeur de l’île à l’extrémité sud-ouest de celle-ci. Le 13 août suivant, dans la chapelle récemment construite de la paroisse Saint-Pierre, Gourdeau épousa Éléonore de Grandmaison, veuve de François de Chavigny.

Argentenay est le nom d’un village de la Champagne. Voulant faire revivre un nom qui lui était cher, M. Louis d’Ailleboust l’imposa à un fief (paroisse Saint-François) de l’île d’Orléans dont le titre lui fut accordé le 23 juillet 1652. Dix-huit ans plus tard, madame d’Ailleboust vendit cette propriété à l’Hôtel-Dieu, qui la transmit (1700) à Jacques Perrot.

« Le 2 avril 1656, dit M. L.-P. Turcotte, M. Charles de Lauzon concéda, dans sa seigneurie de Lirec, des terres aux personnes suivantes : Guillaume Beaucher dit Morency, natif de Montmorency, île de France ; Jacques Perrot ; Robert Gagnon, de Tourouvre, en Perche ; Claude Guyon (Dion), Denis Guyon, Michel Guyon — ces trois derniers étaient fils de Jean Guyon du Buisson, établi à Beauport, originaire de Mortagne, en Perche ; Pierre Nolin dit Lafeugière, de la ville de Paris ; Pierre Loignon ou Lognon ; Guillaume Landry, de Ventrouse, en Perche ; Simon Leureu ; Louis Côté ; René Mézeray dit Nos, de Thury, en Normandie ; Jacques Billodeau et Maurice Arrivé. On doit ajouter à ces noms ceux des trois personnes suivantes, qui s’établirent à peu près dans ce temps, et dont les titres de concession n’ont pu être trouvés : Pierre le Petit, d’Auneuil, en Picardie ; Gabriel Rouleau dit Sansoucy, et Jacques Delugré, de la Rochelle. Presque tous les colons nommés ci-dessus s’établirent dans la paroisse de la Sainte-Famille, un peu au nord-est de l’église. »

Les Hurons qui se sentaient disposés à suivre les Iroquois étaient retenus par le voisinage des Français et par la désapprobation de ceux de leurs compatriotes moins portés à