CHAPITRE XI
1657-1661
« Par lettres du 22 avril, dit M. Faillon, l’archévêque[1] de Rouen, de qui les pères jésuites recevaient eux-mêmes la juridiction qu’ils exerçaient dans la Nouvelle-France, donna à MM. de Queylus, Souart et Galinier le pouvoir de prêcher, d’administrer les sacrements, d’absoudre les cas réservés à l’archévêque, en un mot, tous les pouvoirs qu’il avait coutume d’accorder aux missionnaires dans le Canada. Il paraît que les associés (de Montréal) ne lui avaient demandé que cette sorte de pouvoir. Du moins, par d’autres lettres datées du même jour, qu’il dit avoir écrites de son propre mouvement, l’archévêque nomma M. de Queylus son official et son grand-vicaire pour toute la Nouvelle-France, en lui donnant ses propres pouvoirs sur toutes les personnes ecclésiastiques, quelles qu’elles fûssent, avec faculté de les approuver pour la prédication et l’administration des sacrements. Ces lettres mettaient ainsi tous les missionnaires, et même le supérieur des jésuites de Québec, sous la juridiction immédiate de M. de Queylus ; et tout porte à croire que si M. Olier eût vécu encore, il eût prié l’archévêque de Rouen de borner ces pouvoirs de grand-vicaire à l’île de Montréal, et de laisser le reste du Canada sous la juridiction du supérieur des jésuites, comme il l’avait été
- ↑ Harlay de Champvallon