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HISTOIRE DES CANADIENS-FRANÇAIS

repassa la mer ; nous le retrouvons sur le fleuve, près du lac Saint-Pierre, en 1637, commandant une chaloupe armée contre les Iroquois ; de 1639 à 1643, il eut la direction du poste de Miscou, et les Relations nous le mentionnent encore dans ce lieu trois années plus tard, en faisant l’éloge de ses services. Le capitaine Raymbaut était sur le fleuve en 1637, ainsi que Jacques Jeffart, à la poursuite des Iroquois. Guillaume Tronquet, secrétaire de M. de Montmagny (1638), et commis au greffe et tabellionnage de Québec (1644-46), est cité comme secrétaire du même gouverneur en 1646, et à titre d’intéressé dans la traite des pelleteries. Martial Piraube, notaire royal, fit des actes, à Québec, de 1639 à 1643. On rencontre aussi, en 1639, le nom de Guillaume Thibault qui ne se rattache à aucune famille stable du pays ; il est parrain d’un sauvage.

Le groupe des Trois-Rivières, beaucoup moins nombreux que celui de Québec, ne présente qu’une courte liste de colons. Les premiers noms qui figurent au registre sont ceux des hommes décédés du mal-de-terre :

1635. 6 février, Jean Guiot dit Négrier, du bourg de Chambois, évêché de Sée, Normandie. 6 mars, Pierre Drouet, charpentier, de l’évêché de Rouen. 9 mars, Isaac Lecomte, tailleur d’habits, de Lintot, évêché de Rouen, calviniste converti depuis son arrivée au Canada. 23 mars, Guillaume Née, marié en la paroisse de Saint-Georges de l’archevêché de Rouen. 7 avril, Michel Sonet, marié au hameau nommé Diepdal, de la paroisse de Saint-Martin de Canteleu, archevêché de Rouen. 26 avril, Michel Coysy, natif de Diepdal, de Saint-Martin de Canteleu. 7 juillet,… Lefebvre, valet de M. le général Du Plessis, noyé en se baignant proche du fort. — 1636. 9 février. Un manœuvre nommé Antoine…, de la paroisse de Sélincourt, évêché d’Amiens, Picardie, marié en la même paroisse. — 1637. 1er juillet, Claude Sylvestre, jeune garçon, de la paroisse de Saint-Hilaire de Paris.

Citons maintenant les Français, employés du poste :

Le registre mentionne, en 1635, Jean Dorival, maître-valet du fort. L’automne de la même année, Jean Nicolet, de retour du Wisconsin. Dans le cours des cinq premiers mois de 1636, on voit les noms des personnes suivantes aux Trois-Rivières : Nicolas Courson, aide du chirurgien ; Robert Hache, domestique des pères jésuites — cité aussi en 1637, 1638, 1639, 1640 ; Jacques Hertel (parent de Jacques Hertel déjà mentionné), domestique des jésuites ; il mourut à Québec vingt ans plus tard ; Jean Aleaume, boulanger du fort ; Jean Rousseau, natif de Paris, tué en 1643 par la décharge d’une arme à feu. L’année 1637, nous trouvons les noms de M. de la Treille, commis ; Aimé de la Perle, chirurgien du fort ; Jean Monfort, maçon ; François Petit-Pré, qui voyagea souvent avec les jésuites dans le haut Canada ; Pierre Corré et Joblin Bridé, le dernier desquels fait baptiser son fils, Charles, le 3 mai 1638. En 1638, deux nouveaux noms : Martin de Vaultpain et M. Brest. L’année suivante, nous relevons les noms qui suivent : Jean de Saint-Hilaire, Nicolas Fouin, David Dunet dit Deslauriers et Joseph De Beaune. Daniel Carteron, employé des jésuites, était aux Trois-Rivières en 1639. On l’envoya, plus tard, au pays des Hurons, d’où il revint en 1646 ; il y retourna la même année. Vers la fin d’août 1648, on le renvoya aux Trois-