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HISTOIRE DES CANADIENS-FRANÇAIS

sentiments religieux et leurs bonnes vieilles coutumes[1]. » Racine mourut en 1689, dix ans après sa femme.

Louis-Henri Pinguet, né 1588, à Tourouvre, au Perche, avait épousé Louise Boucher et vint au Canada probablement avant 1637. Cette dernière année, au mois d’août, nous le voyons partir de Québec avec les hommes qui allaient rencontrer les Iroquois dans le haut du fleuve. Il avait alors trois enfants ; deux ont laissé de nombreuses descendances.

Denis Duquet ou Duquay, né 1605, épousa à Québec, 13 mai 1638, Catherine, née 1627, fille de Philippe Gauthier sieur de Comporté et de Marie Plichon, de Saint-Étienne du Mont, Paris. Leur postérité est répandue dans tout le Canada. Deux autres enfants du sieur de Comporté, Guillaume et Charles, se sont mariés à Québec en 1648 et 1656.

Thomas Hayot, du Perche, paraît être arrivé au Canada avec sa femme, Jeanne Boucher, en 1637 ou 1638. Il fut fermier des terres des jésuites à Beauport, conjointement avec Gaspard Boucher, jusqu’au 11 juin 1646. Hayot a laissé une nombreuse descendance.

François Drouet, né 1616, fils de Charles Drouet et de Madeleine Delaunay, de Saint-Hilaire de Mortagne, Perche, épousa à Québec, 12 octobre 1638, Perrine, née 1618, fille de Jean Godin et de Cuillemette Le Magnan, de Saint-Thomas de la Flèche, Anjou.

Adrien d’Abancour dit la Caille, de Saint-Vaux, évêché de Soissons, Picardie, avait épousé, vers 1617, Simone d’Orgeville, née 1589 ; leur seule enfant, Marie, épousa Jean Jolliet, à Québec, 9 octobre 1639. Adrien d’Abancour et Étienne Sevestre se noyèrent, 2 mai 1640, étant à la chasse. Simone d’Orgeville mourut à Québec en 1649.

Jean Jolliet, né 1574, fils de Claude Jolliet, de Sezanne, en Brie, était charron de la compagnie des Cent-Associés, à Québec, où il épousa, le 9 octobre 1639, Marie d’Abancour. Son fils, découvreur du Mississipi, a immortalisé le nom de Jolliet.

Antoine Damien, né 1611, fils de Jean Damien et de Jeanne Barret, de Rouen, Normandie, paraît être venu dans ce pays en 1639. Le 6 octobre 1641, à Québec, il épousa Marie, née 1623, fille de Jean Joly et de Simone Fouquet.

Noël Morin, charron et tonnelier[2], né 1616, fils de Claude Morin et de Jeanne Moreau, de Saint-Étienne de Comte-Robert, en Brie, épousa à Québec, le 9 janvier 1649, Hélène Desportes, veuve de Guillaume Hébert. D’eux naquirent : « Germain Morin, premier prêtre canadien et membre du séminaire de Québec, où il laissa une belle réputation ; Morin de Rachebelle, un des premiers enfants du pays qui aient été appelés au conseil supérieur de Québec ; Alphonse Morin, qui s’établit à la pointe à la Caille (Saint-Thomas), où sa postérité porte le nom de Morin-Valcourt ; Marie, la première Canadienne qui embrassa l’institut des hospitalières à Montréal : elle a écrit les annales de l’Hôtel-Dieu de cette ville[3]. » L’honorable Auguste-Norbert Morin, publiciste et homme d’État, descendait de la branche de cette famille établie dans le comté de Bellechasse.

  1. Ferland : Notes sur les registres de N.-Dame de Québec, 28.
  2. Zacharie Joliet fut apprenti tonnelier chez Noël Morin.
  3. Ferland : Notes sur les registres de N.-Dame de Québec, p. 29.