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HISTOIRE DES CANADIENS-FRANÇAIS

Les plus anciens habitants connus des Trois-Rivières sont les suivants, dont la présence est constatée en 1634 :

Jacques Hertel, interprète et propriétaire, déjà mentionné.

Jean et Thomas Godefroy, aussi connus du lecteur.

Jean Sauvaget, homme instruit, paraît être venu des environs de la Rochelle, avec sa femme, Anne Dupuis, née 1586, veuve en premières noces d’un nommé Benassis. Leur fille Jeanne, née 1614, avait épousé Guillaume Benassis, dont on ne trouve pas de trace au Canada, ce qui donne à penser qu’il était décédé avant 1634. Jeanne se remaria (1656) avec Élie Bourbeau. Madeleine Benassis, fille de cette même Jeanne, épousa (1647) Étienne Seigneuret. Si nous en croyons les recensements et les inscriptions au registre de la paroisse, Anne Dupuis serait morte à l’âge de cent ans, dont cinquante-deux passés aux Trois-Rivières. Sauvaget devint procureur fiscal, et fut le premier concessionnaire de la Pointe-du-Lac. Ses gendres, Bourbeau et Seigneuret, furent aussi des hommes instruits et fort considérés.

François Marguerie, déjà cité, était établi aux Trois-Rivières en qualité d’interprète, et y possédait un terrain.

Guillaume Pepin dit Tranchemontagne, né 1607, de Saint-Laurent de la Barrière, évêché de Saintes en Saintonge, homme instruit. En 1634, il occupait une terre à l’endroit où se trouve aujourd’hui le monastère des dames ursulines. Il se maria, vers 1645, avec Jeanne Méchin. Syndic des Trois-Rivières (1651-55), ensuite juge de la seigneurie de Champlain, il mourut (1697) le dernier survivant des Trifluviens de 1634. Sa nombreuse descendance compte plusieurs citoyens de marque, parmi lesquels l’honorable sir Hector-L. Langevin.

Guillaume Isabel occupait une terre aux Trois-Rivières en 1634, et, deux ans plus tard, il en obtint une seconde. Marié (1648) à Catherine Dodier ; tué (1652) par les Iroquois, il laissa deux filles qui ont fait souche de nombreuses familles.

Sébastien Dodier, charpentier, était habitant[1] aux Trois-Rivières en 1634 ; sa maison était sur la place-d’armes actuelle. Sa femme, Marie Bonhomme, est mentionnée pour la première fois dans ce lieu en 1645. Il paraît avoir été parent de Gaspard Boucher. Nous ne savons ce que devinrent ses enfants.

Pierre Blondel, brasseur du fort, et sa femme, Marie-Alison Gourdin, se rencontrent aux Trois-Rivières de 1634 à 1645.

Simon Baron avait demeuré au Chibou, île du cap Breton, vers 1631, et y avait acquis certaines connaissances comme chirurgien. En 1634, il était au service des jésuites, et il accompagna les missionnaires au pays des Hurons, d’où il revint en 1637. Il est mentionné aux Trois-Rivières en 1637, 1658, 1664.

M. de la Violette, premier commandant du poste, est cité pour la dernière fois avec ce

  1. Les terres de Hertel, Sauvaget, Marguerie, Pepin, Isabel, Dodier, étaient situées en dehors de la seigneurie des pères jésuites.