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HISTOIRE DES CANADIENS-FRANÇAIS

Chastel. Au mois d’octobre 1645, il était veuf et demeurait chez M. de Chavigny (fief Chavigny ci-dessus), lorsque le père Le Jeune le maria avec Nicole, fille de Pierre Garemand dit le Picard. Mézeray alla ensuite résider sur le fief de M. Leneuf de la Poterie, à Portneuf. Vers 1650, il alla s’établir au Cap-Rouge, où il était encore en 1658.

Pierre Gadois, d’abord fixé à Sillery avec sa famille, s’était rendu à Montréal au printemps de 1642 ; mais il paraît qu’il retourna à Sillery, où il était en 1645. Il alla de nouveau s’établir à Montréal, et y prit une terre (1648) à l’endroit du marché Sainte-Anne actuel. En 1660, M. Dollier de Casson cite sa bravoure et dit ce « vieillard était le premier habitant du lieu » (Montréal). En 1644, à Québec, Roberte Gadois épousa César Léger, de Montréal, lequel vécut jusqu’à sa mort dans cette dernière ville.

Les colons, peu nombreux, arrivés de 1640 à 1645, se sont répartis comme suit :

Québec, 1639. — Louis Gagné et sa femme, Marie Michel, étaient à Québec en 1639. Leur nombreuse postérité est répandue dans plusieurs paroisses.

Québec, 1640. — Claude Étienne, de Gélicourt, en Lorraine, épousa (1640), à Québec, Hélène Martin.

Québec, 1641. — Guillaume Bance, de Fréneuse, près la Roche-Guyon, Normandie ; en 1646, sa maison, située sur sa terre, au dessus du saut de la rivière Saint-Charles, ayant été consumée par les feux de forêt, on fit, le dimanche suivant, une corvée de quinze hommes pour la relever. Deux ans plus tard, il épousa Marguerite Bigot. Il avait une sœur, Marguerite, mariée à Québec (1642) avec Jean Brossier, venu du Maine.

Québec, 1641. — Guillaume Couture, de Saint-Godard de Rouen, interprète, donné aux jésuites, paraît être arrivé dans le pays en 1641, sinon auparavant. Capturé par les Iroquois avec le père Jogues (1642), il fut torturé presqu’à la mort ; cependant, il retourna dans les cantons de ces tribus féroces (1644, 1645), et réussit à lier quelques rapports entre elles et les Français. M. de Lauson lui accorda une terre à la côte de Lauson (1648), et il se maria (1649) avec Anne Aymart. Capitaine de milice et juge de la seigneurie, il ne resta pas toujours sédentaire ; car on le voit (1660) se rendre à la baie d’Hudson, et plus tard (1666) dans la Nouvelle-Angleterre, en mission du gouvernement. Sa descendance est très nombreuse et compte deux évêques, monseigneur Turgeon et monseigneur Bourget, parmi ses membres.

Québec, 1643. — Jean Leblanc, de Saint-Lambert, évêché de Bayeux, Normandie, épouse à Québec (1643) Euphrasie-Madeleine Nicolet. En 1646, il était serviteur de Guillaume Couillard ; il fut tué (1662) par les Iroquois, à l’île d’Orléans.

Québec, 1643. — Massé-Joseph Gravelle épousa (1er mai 1644) à Québec, Marguerite Tavernier. Il demeurait alors à la Longue-Pointe. Plus tard, on le retrouve au Château-Richer, d’où sa postérité s’est répandue dans le district de Québec.

Québec, 1643. — Éloi-Jean Tavernier, de Randonnay, au Perche, était marié, depuis 1626, avec Marguerite Gagnon. Ils avaient trois filles. Leur terre était au Château-Richer.