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HISTOIRE DES CANADIENS-FRANÇAIS

soit ; faire et recevoir legs pieux et fondations tant pour l’entretien des pauvres sauvages que des ecclésiastiques, religieux ou séculiers qui y sont et qu’il conviendra entretenir à l’avenir en plus grand nombre, à la charge en cas de plainte ou malversation des dits associés ou leurs commis de faire rendre compte du revenu des dits legs à tel qu’il nous plaira d’y commettre. Si donnons en mandement à nos amés et féaux conseillers tenant nos cours de parlement et autres nos justiciers et officiers qu’il appartiendra, et à notre amé et féal le chevalier de Montmagny notre lieutenant en la Nouvelle-France que ces présentes ils fassent lire, publier et enregistrer et du contenu faire jouir les exposans, leurs associés et habitans du dit Montréal pleinement, faisant cesser tous troubles et empêchemens au contraire ; et pour ce que des dites lettres on pourra avoir affaire en divers lieux, nous voulons qu’aux copies dûment collationnées foi soit ajoutée comme au présent original ; car tel est notre plaisir. Donné à Paris, le treizième jour de février, l’an de grâce mil six cent quarante-quatre, et de notre règne le premier. Signé : Louis[1]

Pour compléter cette pièce, il est nécessaire de donner aussi les deux déclarations que l’on va lire : « Aujourd’hui date des présentes, sont comparus pardevant les notaires garde-notes du roi notre sire en son châtelet de Paris, les soussignés Pierre Chevrier sieur de Fancamp et noble homme Hiérosme le Royer sieur de la Dauversière, demeurant en la ville de la Flèche, étant de présent en cette ville de Paris, logés ensemblement rue des Marmousets en la maison où est pour enseigne la Fleur-de-Lis, paroisse de la Magdelaine en la cité ; lesquels ont dit et déclaré, reconnu et confessé que l’acceptation qu’ils ont faite de la donation qui leur a été faite tant par monsieur de Lauzon, conseiller du roi en ses conseils, que par Messieurs de la compagnie de la Nouvelle-France, de l’île de Montréal en la dite Nouvelle-France et autres terres au dit lieu, par trois divers contrats dont l’un passé en la ville de Vienne en Dauphiné pardevant —[2], notaire au dit lieu, le —[3] jour de —[4] mil six cent —[5] le second —[6]et le troisième signé Lamy, secrétaire de la dite compagnie de la Nouvelle-France, le —[7] jour de mil six cent a été et est pour et au nom de messieurs les associés pour la conversion des sauvages de la Nouvelle-France dans la dite île de Montréal, auxquels partant ils en font, en tant que besoin est ou serait, cession et transport, n’y prétendant aucune chose que comme étant du nombre des associés ; dont et de laquelle présente déclaration les dits sieurs de Fancamp et de la Dauversière ont requis le présent acte aux dits notaires pour servir à la dite compagnie en temps et lieu ce que de raison. Ce fut ainsi fait et passé, requis et octroyé ès études des dits notaires soussignés, l’an mil six cent quarante-quatre le vingt-cinquième jour de mars après midi, et ont signé la minute des présentes avec les dits notaires soussignés, laquelle est demeurée vers et en la possession de Chaussière, l’un d’iceux qui a adverti[8] du scel ces dites présentes. Ainsi signé : Pourcelle et Chaussière. — Et ensuite est écrit : Et le vingt-unième jour de mars mil six

  1. Édits et Ordonnances, I, 24.
  2. Courdon.
  3. Septième.
  4. Août.
  5. 1640.
  6. 25 janvier 1636.
  7. 17 décembre 1640.
  8. Adverti signifie certifié.