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rien manger, et une fois il fut sept semaines entières sans autre nourriture qu’un peu d’écorce de bois.

Devenu familier avec la langue (vers 1622), il fut chargé, à la tête de quatre cents Algonquins, d’aller négocier la paix avec les Iroquois, et il s’en tira heureusement. Il demeura ensuite huit ou neuf années au milieu des Nipissiriniens (gens du lac Nipissing) qui étaient aussi de race algonquine. « Là il passait pour un de cette nation, entrant dans les conseils fort fréquents à ces peuples, ayant sa cabane et son ménage à part, faisant sa pêche et sa traite. » En un mot, il devint presque aussi sauvage que ses compagnons, disent les mémoires du temps.

Un fait qui n’est pas assez admis, c’est l’étendue des rapports que les tribus sauvages avaient entre elles pour l’échange des produits particuliers à leurs différents pays. Des bords de l’Atlantique au centre du continent, il existait de la sorte des communications suivies. Du Mexique à la Colombie britannique un autre courant d’affaires existait. De ces deux mouvements,