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sur le bord de la rivière Vermillon. La bande des flotteurs de bois était arrêtée dans un endroit périlleux ; leur chef ne savait plus à quel saint se vouer pour passer outre avec les honneurs de la lutte.

Expliquons-nous.

Quinze, vingt, trente hommes sont établis en automne aux abords d’une rivière ou d’un cours d’eau quelconque.

Pendant l’hiver, ils abattent des arbres, les coupent en billots et les charroient sur la rive.

Il n’est pas rare que cette rive soit un escarpement, une falaise, enfin quelqu’endroit moins praticable que le carré Viger.

Le printemps venu, l’on ferme le chantier et les hommes destinés à l’opération difficile du flottage descendent les rivières en chassant devant eux les pièces de bois échouées au rivage, accrochées sur les pointes des rochers ou empilées par le mouvement des eaux à la tête des cascades et des rapides.

C’est une rude corvée dans laquelle il est