dont on pouvait se payer, circula largement dans le cercle. Les ours ne furent pas épargnés ; ils le méritaient bien.
Un incident marqua le repas. Entre la poire et le fromage, les convives se précipitèrent vers l’étable, attirés par un grand tapage et par des cris qui annonçaient une lutte acharnée.
Un bambin de dix ans, armé de la vieille rapière, faisait une guerre sans merci aux inoffensives poulettes. De son côté, sa petite sœur, tenant à deux mains le sabre de Tancrède, se livrait sur le bataillon des canards et des oies à des assauts réitérés qui soulevaient un concert de justes plaintes contre cette violation brutale du domicile et du droit des gens.
Cette aventure redoubla la gaîté générale. On se remit à table en chantant. La fête était complète.
— Toujours, disait M. Bertrand, nous avons bien dîné ! mais ce n’est pas de sitôt