Page:Sulte - Au coin du feu, histoire et fantaisie, 1881.djvu/29

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 29 —

d’une corde de cent pieds nous explorons le lac intérieur, celui qui recevait sans doute les eaux de la caverne avant la naissance de notre grand père Adam.

— Ce trou est fait au marteau. La rivière n’y a jamais passé.

— C’est moi qui l’ai ouvert, vous dis-je. Reste à découvrir la route des eaux. D’un étage à l’autre nous y arriverons un jour. J’y travaille depuis sept ans.

Ici nous interrompons visite et commentaires. Plusieurs jours sont indispensables pour tout voir et tout dire.

L’ascension commence. Tandis que nous sommes dispersés partout, selon l’agilité de chacun, un bruit épouvantable éclate autour de nous. La trompette du jugement dernier devra avoir de ces notes terrifiantes. Dans l’air libre rien de pareil n’est connu. Au fond des antres de la terre, parmi les roches et les détours de ces mystérieux corridors, l’effet d’un clairon sonnant le rappel est chose dont on n’a pas d’idée… même à Ottawa.

Août 1875.