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visé en deux branches comme une fourche, servait de monture ; c’est le support des pierriers, et cela va de soi puisque le canon de bronze était de la classe des pierriers. Le bronze de l’arme était d’un beau métal, irrégulièrement travaillé ; c’est l’enfance de l’art de la fonderie des canons. Mais il est curieux de s’arrêter devant ces premiers produits d’un génie évoqué par l’invention de la poudre, pour étudier leur mode de chargement. La gargousse entrait par la culasse, n’en déplaise à nos modernes qui croient avoir trouvé cela. À l’endroit où est la « lumière » de nos canons et la « cheminée » de nos fusils, le canon de bronze, comme tous ceux de sa classe en son temps possédait une ouverture dans laquelle on glissait une boîte ou chambre mobile qui y était retenue solidement par une cheville de fer. Le coup parti, on enlevait la cheville, on retirait la boîte dans laquelle se plaçait une charge nouvelle — et le tout était remis en place pour un second feu.

Cette relique ne nous a pas été conservée. Le musée LeChasseur qui la contenait a été détruit par le feu à Québec.


FIN