ont accompli partout. La moindre pierre y est polie et arrondie par leur frottement. Les roches d’origine ignée, qui sont les nerfs et les muscles de cette colossale charpente, n’ont pas été rongées par le courant à cause de leur dureté, les quartz non plus, mais elles projettent partout d’une manière menaçante, par suite des enfoncements des calcaires et de la chaux, rongés et minés jusque dans les recoins les plus écartés des grottes. Bien souvent une pièce de la taille d’une barrique est ainsi déchaussée et pend sur votre tête. On dirait qu’elle va tomber. L’engrenage des blocs, pour ainsi dire, est parfait ; rien ne s’en détache. La pierre à chaux cimente si bien les parties entre elles que l’on ne distingue aucune fente ou crevasse nulle part. Des bosses, des creux ; une irrégularité charmante dans les chambres et les passages ; des grottes d’une blancheur de neige et d’une transparence de marbre frotté ; des corridors gris, des pans de murs noirs, des alcôves drabs ; tantôt un mélange de ces couleurs ; parfois des scintillations du quartz ou des pierres ferrugineuses à la lumière des flambeaux, — la variété n’en peut se décrire.
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