Page:Sulte - Au coin du feu, histoire et fantaisie, 1881.djvu/199

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 199 —

Leurs conducteurs, aussi épouvanté que les bêtes, cherchaient à droite et à gauche une assurance qui ne se trouvait nulle part.

Sortis de leurs maisons, citoyens et citoyennes, garçons et filles, se précipitaient dans la rue et tombaient nez à nez avec des voisins tout aussi alarmés qu’eux-mêmes.

Le cri continuait, et Charles Bernard riait toujours.

Le juge Bolete courait du haut en bas de la rue, criant à tue-tête qu’il savait d’où venait le cri. Vous comprenez qu’il ne le savait pas, mais qu’il croyait l’avoir trouvé. Tout le monde se mit à le suivre, quoiqu’il fût vêtu d’une robe de chambre et de pantoufles éculées.

Sa suite rencontra au coin de la rue une autre foule, aussi bouleversée, qui cherchait à contre-courant d’où pouvait venir le cri.

Le cri ne cessait de se faire entendre.