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conviction partout… Il est bien malheureux que ce soit si creux et si faux ! »



On comprend à peine la persistance que mettent certains voyageurs à fortifier ces fausses impressions. Partis d’Europe avec un plan de livre tout préparé, ils ne peuvent se décider à parler ou à écrire selon la vérité qui leur apparaît dans le cours du voyage. Ils prennent, par ci par là, quelques traits qui s’adaptent assez bien au plan arrêté d’avance ; ils ferment résolument les yeux sur tout le reste. Je pourrais nommer plusieurs écrivains célèbres, — et M. de Tocqueville tout le premier, — qui ont travaillé, sans avoir l’air de s’en apercevoir, d’après cette synthèse à rebours.

Nous avons aussi, je crois, la permission de demander aux faiseurs de livres qui nous visitent, pourquoi ils ne fréquentent pas nos cercles élevés ou simplement instruits et pourquoi ils se plaisent pour la plupart à ne faire parler chez nous que les seuls