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et leste, quelques jouvenceaux des coulisses du théâtre ou du journalisme parisien, occupés à nous étudier. Ces étonnants produits du terroir où fleurit le cancan, voient ici des choses neuves ; ils font des Canadiens-Français une race de nains, à la peau noirâtre, en proie à des maladies fiévreuse, — une classe de crétins, — tandis qu’à leurs yeux les Anglais, les Écossais, les Irlandais qui nous entourent sont des hommes d’une taille superbe, au teint clair et animé, jouissant d’une santé de fer, et par dessus tout intelligents en diable[1]. Comme c’est agréable pour nous de lire des drôleries de cette espèce, écrites par des célébrités de la presse de France ! Il y a toujours à point des revues et vingt journaux pour faire l’éloge du voyageur, — j’allais dire découvreur. Je me demande lequel des deux est dégénéré, ou du colon canadien (qui n’est pas du tout semblable au portrait qu’on fait de lui) ou de l’homme de lettres qui commet des noirceurs semblables.

  1. Lisez Duvergier de Hauranne.