Page:Sulte - Au coin du feu, histoire et fantaisie, 1881.djvu/144

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 144 —

dans le nord-ouest. Comme cet auteur sera chagrin, s’il apprend jamais qu’il fallait dire tout autrement ! C’est nous qui fournissons des prêtres, des missionnaires, des religieuses aux États-Unis et aux territoires du nord-ouest. Les Canadiens-Français sont partout sur ce continent à l’avant garde de la civilisation. À nombre égal il n’existe peut être aucun groupe de la famille humaine qui possède une aussi forte mesure d’instruction que notre peuple. De là vient que les pays avoisinants tirent de chez nous un si grand nombre de prêtres et de religieuses, au lieu de nous en fournir.

M. Rameau, l’un des rares amis que nous comptons en Europe, nous répète que notre souvenir est perdu en France, « non seulement il y a trop peu de gens ici qui s’intéressent à notre vieille colonie, mais il faut même avouer que le nombre des gens qui la connaissent est encore plus restreint qu’il ne serait raisonnable de le supposer. »

Aussi, comme le Figaro, de Paris, était bien dans son rôle, l’autre jour, lorsqu’il annonçait à la France étonnée que « Mademoiselle Emma Lajeunesse (l’Albani) est d’origine française, quoique née à Montréal. »