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pas ses yeux ; il avait entendu dire tout le contraire dans son pays.

On me répondra peut être que le moindre personnage de son comté ou de sa ville natale aurait pu le renseigner plus adroitement que de l’induire à emporter une tinette de beurre dans un voyage de quinze cents lieues.

Non pas ! En Angleterre, dans les Trois-Royaumes comme partout ailleurs en Europe c’est chose excessivement rare qu’un homme tant soit peu renseigné sur le Canada, même parmi les fonctionnaires du gouvernement, parmi les ministres du culte, même parmi les journalistes ! En maints endroits vous ne trouverez pas un individu qui nous connaisse seulement de nom. N’a-t-on pas vu paraître, il y a six ans, un livre, traité de philologie, signé d’un nom célèbre dans les universités britanniques, un livre où se lit le passage suivant : « Le mot Canaan, familier à tous ceux qui lisent la Bible, a été dénaturé par les savants du continent (d’Europe) qui font précéder leurs études de la langue des peuples de cette contrée par un récit abrégé de la prétendue découverte de