seignements sur notre pays. On ne saurait croire jusqu’où l’ignorance a été poussée par moment.
En 1812, un homme d’État anglais proposa d’envoyer une escadre jusqu’au fond de l’Érié, pour balayer le littoral américain de ce lac. Il oubliait tout simplement la chute de Niagara. On le prit cependant au sérieux et des frégates partirent pour cette mission. Afin de ne manquer de rien à bord, on les avait munies d’appareils à purifier l’eau de la mer. Purifier l’eau des lacs canadiens, et franchir d’un bond le Niagara, deux bourdes qui me paraissent dignes de passer à la postérité la plus reculée.
Dans le même temps, on expédiait d’Angleterre à Montréal des planches de bois canadien pour les boiseries d’un bureau, — le tout accompagné d’outils, tels que maillets, coins, chevalets, établis etc., pour que rien ne manquât aux ouvriers. Il y aurait un volume à écrire sur les extravagances du commissariat anglais durant cette guerre. On dépensa pendant longtemps cinquante mille piastres par jour, dont une bonne partie pour des objets sans usage possible