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que le pays de Canada était désert. Il ne convenait pas de tenir compte de quelques sauvages ni des nombreux Français qu’on y avait trouvés lors de la récente découverte. On alla de ce train quelque temps, puis les affaires d’Europe s’altérèrent terriblement.

Nous arrivâmes à trois, quatre, cinq, six cent mille individus.

La révolution française, les guerres de Bonaparte, les affaires des Indes et de l’Algérie absorbaient tout. La vieille tradition d’oublier le Canada redevint toute puissante. De temps à autre, une clameur de nos Chambres d’Assemblées faisait dresser l’oreille. On allait même jusqu’à se proposer de voir ce qu’étaient devenus les gens partis des Trois-Royaumes pour le nord de l’Amérique, in that awful cold country ; mais des complications politiques, des guerres, des intérêts « généraux » distrayaient constamment l’Européen de ce soin. Nous atteignîmes huit cent mille âmes françaises, à part deux millions d’Anglais.

La paix arrivée, on ne savait plus au juste dans quel rhumb de vent se rencontraient nos « arpents de neige. » C’est lors que