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populaire partout et convoqua des conseils qui dépassèrent en solennité ceux que l’on avait coutume de tenir. À l’une de ses assemblées, il y eut de quatre à cinq mille hommes. Chaque chef de quelque importance voulut donner son festin ; dans l’un de ces repas on servit jusqu’à cent vingt castors. Bref, l’entente la plus cordiale s’établit entre ses peuples et l’envoyé français.

C’est dans le cours de ce voyage qu’il eut l’honneur d’arriver à la connaissance du Mississipi.

Le Père Le Jeune écrivait six années après l’événement ; « Le sieur Nicolet, qui a le plus avant pénétré dedans ces pays si éloignés, m’a assuré que s’il eût vogué trois jours plus avant sur un grand fleuve qui sort au second lac des Hurons (le lac Michigan), il aurait trouvé la mer. Or, j’ai de fortes conjectures que c’est la mer qui répond au nord de la Nouvelle Mexique, et que de cette mer on aurait entrée dans le Japon et la Chine. »

Pourtant, il s’en fallait de beaucoup, que ce fut le chemin tant cherché ! Trompé par les mots Mississipi (les grandes eaux), le cou-