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Au voisinage de l’une de ces nations, il s’arrêtait et accomplissait dans toute sa pompe le cérémonial usité en pareille circonstance, — y ajoutant même certains expédients tirés des coutumes des peuples civilisés, ce qui le faisait passer pour un homme extraordinaire.

À deux journées des Gens de Mer, il envoya un de ses Hurons annoncer la nouvelle de la paix, laquelle fut bien accueillie, surtout lorsque l’on sut que c’était un Européen qui portait la parole. On dépêcha plusieurs jeunes gens au devant du Manitouiriniou, l’être merveilleux. Celui-ci, qui partageait probablement la croyance que ces peuples n’étaient pas loin des Chinois, ou qu’ils devaient les connaître, s’était revêtu d’une grande robe de damas de la Chine, toute parsemée de dessins de fleurs et d’oiseaux, et s’avançait vers eux en déchargeant ses pistolets qu’il tenait à chaque main. Son apparition causa une surprise et un ravissement extrêmes : la nouvelle s’en répandit au loin, de nation en nation. On disait qu’un homme était venu qui portait le tonnerre, etc. Nicolet, expert dans l’art de manier l’esprit des Sauvages, se rendit