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des Gens de Mer, lesquels étaient ainsi nommés parce que d’après la description qu’ils donnaient d’une grande étendue d’eau qui se rencontrait au-delà de leur pays, les Français les croyaient voisins de la mer Pacifique, ou tout au moins à proximité d’une rivière considérable qui y menait. Ces gens de mer n’étaient connus des Français que par ouï-dire. On ne les supposait point cruels. De plus, il était dit qu’avec l’algonquin et le huron, tout homme pouvait s’entendre avec eux. Nicolet possédait le huron iroquois comme l’algonquin, ce qui, de nos jours, équivaudrait à parler le français, l’allemand et l’anglais.

Parvenu à la baie Verte ou des Puants au milieu des Mascoutin, Nicolet avait épuisé, selon les apparences, la géographie de ses guides. Il entrait en plein pays inconnu. Tous les rêves lui étaient permis, car ayant devant lui une immense contrée à parcourir, entendant sans cesse parler de grands cours d’eau, de mers prochaines, de peuples trafiquants et navigateurs, il marchait, dans son imagination, à la découverte du reste du globe, complétant l’œuvre de Colomb et de Cartier, qui avaient voulu se