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COMBATS INTIMES


Seras-tu de l’amour l’éternelle pâture ?
          À quoi te sert la volonté,
Si ce n’est point, ô cœur, pour vaincre ta torture,
Et dans la paix enfin, plus fort que la nature,
          T’asseoir sur le désir dompté ;

Ainsi qu’un bestiaire, après la lutte, règne
          Sur son tigre qui s’est rendu,
Et s’assied sur la bête, et, de son poing qui saigne
La courbant jusqu’à terre, exige qu’elle craigne
          Alors même qu’elle a mordu ?

Et comme ce dompteur, seul au fond de la cage,
          Ne cherche qu’en soi son appui,
Car nul dans ce péril avec lui ne s’engage,
Et nul ne sait parler le tacite langage
          Que le monstre parle avec lui,