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Si tu veux savoir que je t’aime,
Qu’en te bravant, j’ai succombé,
Après le bal, cette nuit même,
Quand ton sceptre sera tombé ;
À l’heure où, fermant la paupière,
Sur ton lit tu te jetteras,
De peur de manquer ta prière,
Assoupie en croisant les bras ;
Où, satisfaite de ta gloire,
Mais trop lasse pour en jouir,
Tu laisseras dans ta mémoire
La fête au loin s’évanouir ;
Tandis qu’aux vitres de la chambre,
Par un ciel morne et ténébreux,
Couleront les pleurs de décembre,
Pareils aux pleurs des malheureux,
Fais ce songe : que je m’arrête,
La face au vent, les pieds dans l’eau,
Pour chercher l’ombre de ta tête
Sur la blancheur de ton rideau.