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LES MARBRES


 
Ce qui rend les villas charmantes,
C’est, plus encor que les gazons,
Et la grâce des horizons,
Et le rêve des eaux dormantes,

C’est, plus que l’air délicieux
Et le vert sombre des vieux arbres,
C’est le candide éclat des marbres
Sur l’azur intense des cieux :

Ceux que l’Attique et la Toscane
Baignent d’un jour immense et clair,
Le paros, beau comme la chair,
Le pentélique diaphane.

Et le carrare aux fins cristaux
Qu’un rayon de soleil irise ;
Blocs de neige que divinise
La sainte audace des marteaux !