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Après qu’il a tout adoré,

Jusqu’à la brute sa servante,
Sa solitude l’épouvante,
Son Dieu lui demeure ignoré.

Et sous l’Infini qui l’accable.
Prosterné désespérément,
Il songe au silence alarmant
De l’Univers inexplicable ;
Le front lourd, le cœur dépouillé,
Plus troublé d’un savoir plus ample,
Dans la cendre du dernier temple
Il pleure encore agenouillé.