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HASARDS


Que d’étranges hasards, de chances obstinées
_____N’a-t-il pas fallu pour qu’un jour
Dans la trame sans fin des brèves destinées
Nos deux âmes ensemble ici-bas fussent nées !
_____Et tu ne sais pas mon amour.

Sous le même soleil et sur la même terre
_____Se croiseront en vain nos pas ;
Le blé qui nous nourrit, l’eau qui nous désaltère
Sont les mêmes ; pourtant je vivrai solitaire
_____Comme si tu n’existais pas.

Et je pleure, et, jouet des forces inconnues,
_____Mes larmes tombent sur le sol ;
Elles sèchent bientôt, et vapeur devenues
Peut-être tu les vois errer avec les nues
_____Où l’oiseau se mouille en son vol ;