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LE SOIR


A l’aube, la main dans la main,
Nous suivions une allée étroite ;
A midi, sur le grand chemin,
Je marche à gauche, vous à droite.

Nous n’avons plus un ciel pareil,
Le votre est brillant, le mien sombre ;
Vous avez choisi le soleil,
J’ai gardé le côté de l’ombre.

Le jour vous rit, et sur vos pas
Le sable fin se diamante ;
Le jour pour moi n’enrichit pas
Le sol gris que mon pied tourmente.

Les chants d’oiseaux et les aveux
Vous charment le cœur et l’oreille,
La brise flatte vos cheveux,
Et vos lèvres tentent l’abeille ;