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Car aujourd’hui, malgré les désastres sans nombre
Entassés par la flamme et le fer ennemi,
O Venus de Mile ! tu sors jeune de l’ombre
Où deux mille ans ta forme et ta pierre ont dormi.

Tu viens régénérer l’aspiration lasse.
Guérir des vils soupirs les cœurs que tu soumets ;
Tu viens, de tes bras seuls ayant perdu la grâce,
Figurer l’Idéal qui n’embrasse jamais.