« Dans un Éden conquis où les luttes passées
« Fissent un repos fier à mes forces lassées ;
« Mais dans votre oasis je n’accepterais pas
« Le legs des combattants sans ma part des combats.
« N’y pouvant assouvir mes besoins sans bassesse,
« J’aurais donné le droit, moi, la race princesse,
« A la bête expirant sous mon couteau brutal,
« De mépriser en l’homme un plus lâche animal. »
Songez-y, cette terre était un lieu d’épreuve
Et le redeviendrait pour l’humanité neuve.
Ou souffrir ou déchoir, quelle sévère loi !
Je la crains pour ma race en l’acceptant pour moi.
Mais les félicités, Stella, que tu médites
Par nous-mêmes lui sont malgré nous interdites :
Sans doute, à notre insu, dans notre sang si vieux
Sommeillent les fureurs d’innombrables aïeux ;
Ressuscité sans doute, un vice héréditaire,
D’âge en âge transmis jusqu’à nous sur la terre,
Des vieilles passions fatal et sourd ferment,
Revivrait dans nos fils, éclairés vainement.
Mais ils auront reçu, non la vague espérance,
Non la foi seulement, mais la pleine assurance