À ces désespérés combien eût pu servir,
Combien leur eût sauvé d’échelons à gravir
Vers la paix où plus d’un peut-être est loin d’atteindre,
Le Vrai dont nous laissions l’éclair en nous s’éteindre !
Je tremble aussi, Faustus, que nous n’en répondions.
Stella ! que faire ? Où fuir les imprécations
Et les gémissements qui hantent ma mémoire ?
Effaçons-les plutôt. Qu’il soit expiatoire,
Qu’il soit réparateur, notre tardif retour !
Abordons, et faisons de notre ancien séjour
Le paradis présent d’une race nouvelle
À qui la vérité tout d’abord se révèle,
Engendre tous les arts par nos promptes leçons,
Et donne, telle aussi que nous la connaissons,
La félicité pure offerte toute prête,
Sans les longues sueurs d’une ingrate conquête.
Rendre l’homme à la terre ! Audacieux dessein !
Sais-tu quel avenir germerait dans ton sein,
Femme, si tu cédais au désir qui s’y lève,
Aveugle et périlleux, d’être une seconde Ève ?