La nuit qui t’arracha des larmes était-elle
Aussi religieuse, aussi pure, aussi belle ?
Je n’ai jamais senti sous ton baiser d’époux
Tant de sécurité dans un repos si doux…
Mais où va ton regard subitement plus sombre ?
Ami, que cherches-tu parmi ces feux sans nombre ?
Mais seulement par la pensée,
Le monde où tu t’es fiancée
A moi par ton premier serment ;
Car cette terre aux yeux perdue,
Dont le soleil là-bas semble pâle et dormant,
Est comme dévorée au loin par l’étendue.
Je me rappelle cet enfer,
Bloc pétri de flamme et de fange,
Et les fruits nés de ce mélange :
Le tigre, le vautour, le ver !
Et cependant je l’aime encore
Pour ses fragiles fleurs dont l’éclat m’était cher,
Pour tes sœurs dont le front en passant le décore.
Je n’en ai plus qu’un terne et confus souvenir…
De presque tous ces noms prononcés par ta bouche