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La nuit qui t’arracha des larmes était-elle
Aussi religieuse, aussi pure, aussi belle ?
Je n’ai jamais senti sous ton baiser d’époux
Tant de sécurité dans un repos si doux…
Mais où va ton regard subitement plus sombre ?
Ami, que cherches-tu parmi ces feux sans nombre ?

faustus

______Stella, je cherche au firmament.
______Mais seulement par la pensée,
______Le monde où tu t’es fiancée
______A moi par ton premier serment ;
______Car cette terre aux yeux perdue,
Dont le soleil là-bas semble pâle et dormant,
Est comme dévorée au loin par l’étendue.
 
______Je me rappelle cet enfer,
______Bloc pétri de flamme et de fange,
______Et les fruits nés de ce mélange :
______Le tigre, le vautour, le ver !
______Et cependant je l’aime encore
Pour ses fragiles fleurs dont l’éclat m’était cher,
Pour tes sœurs dont le front en passant le décore.

stella

Je n’en ai plus qu’un terne et confus souvenir…
De presque tous ces noms prononcés par ta bouche