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Et pour oser répondre à haute voix, debout,
Au nom d’homme devant l’Infini qui sait tout,
Faustus doit acheter la paix suprême, entière,
Et s’il la veut durable il faut qu’il la conquière !
Il le sent, il rougit, et médite en chemin
Quelque grand sacrifice utile au genre humain…
. . . . . . . . . . . . . . . .

stella

Te voilà donc ! Ami, tu te faisais attendre ;
Ne m’oubliais-tu pas ? —
____________________À ce reproche tendre
Se marie un baiser fiévreusement rendu.
« J’ai deux fois appelé : tu n’as pas répondu,
Mais ma voix s’est mêlée au vent du soir sans doute ;
Je l’entendais d’en bas lugubrement gémir,
Ici jamais encore un aussi fort zéphyr
N’a troublé le silence enchanté qu’on y goûte. »
 

faustus

En effet, j’écoutais ce souffle véhément
Qui t’émouvait de loin comme un gémissement :
Ce n’était qu’une folle et joyeuse tempête
Où je prenais plaisir à rafraîchir ma tête.

stella

Ton visage pourtant n’a point l’air égayé…
Mais plutôt…