Ils laissent, dans leur humble et sage insouciance,
L’œuvre des éléments rester mystérieux !
Le monde a, tout entier, pour floraison la vie ;
Vivre, c’est échanger sans cesse avec autrui ;
L’amour est le suprême échange : c’est donc lui
Qui donne un sens au monde et qui le justifie !
A quoi bon, le regard péniblement tendu
Et le front consumé par de stériles fièvres,
Soumettre au froid scalpel le cher tissu des lèvres,
Quand le baiser donné nous est deux fois rendu ?
A quoi bon mesurer par des chiffres moroses
Le temps que met l’étoile à resplendir pour nous,
Quand nous la contemplons, les paupières mi-closes,
La tête pour coussins ayant deux chers genoux ?
Qu’une aveugle vibration.
Quand on a banni du rayon
Sa magie aux yeux coutumière ;
Pourquoi décolorer le ciel ?
Pourquoi ravir à la matière
Son mirage immatériel ?
Encore si l’esprit avide.
Déchirant le rideau d’azur.