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Que l’air chasse une feuille morte,
Je songe à son vague chemin,
Au même vent qui nous emporte,
À notre inconnu lendemain.

Qu’une vapeur dans l’azur passe,
Il me faut sonder l’infini,
Je vole d’espace en espace
Où fuit le rêve au rêve uni.

Ainsi ma Muse emprunte au monde
Et ne reçoit que du hasard
Son inspiration féconde
Que n’égale jamais son art.