Avait-il jamais pu goûter
Rien de bon, depuis sa naissance,
Qu’une amertume à redouter
N’en corrompît pour lui l’essence ?
Mais à mesure que décroît
Le nuage ancien qui l’obsède,
Avec moins de surprise il croit
Au calme ignoré qu’il possède.
Il sent enfin s’évanouir
Du souvenir les derniers restes ;
Il peut boire aux urnes célestes,
Certain de n’en rien laisser fuir.
Pendant qu’il s’abandonne au suave bien-être
Qui partout comme un baume apaisant le pénètre,
Et que, dans un linceul de joie enseveli,
La paupière abaissée, il savoure l’oubli,
Le bonheur le plus vif, le plus doux, le plus rare,
Pour lui ravir les sens et le cœur, se prépare,
Stella, qu’il ne voit pas, debout à son côté,
Revêt une nouvelle et suprême beauté.
Elle n’est plus la femme à la grâce fragile.
Fleur pâle, ouvrage obscur de la terrestre argile,
Qui, sous des cieux changeants par la brume couverts,
Disputait sa fraîcheur à l’affront des hivers,
Et, battue âprement par la pluie et la bise,
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