Que n’êtes-vous réunis dans ces lieux,
Grands artistes de tous les âges,
Vous dont la splendeur des visages
Et leur sourire ont enchaîné les yeux,
Vous que charmaient une fière encolure,
Par un souple torse assemblés
Des membres pleins, bien accouplés,
Une héroïque ou langoureuse allure,
La fleur humaine au tendre coloris,
À la forme pure, élégante,
Sœur de la rose et de l’acanthe,
Comme elles noble, éphémère et sans prix !
Ah ! vos pinceaux et vos ciseaux fidèles,
Peintres ardents, sereins sculpteurs,
Entre vos doigts révélateurs
Frémiraient d’aise imitant ces modèles !
Rassure-toi, Faustus, aucun d’eux n’est privé
De contempler vivant son idéal rêvé :
Des beautés que la terre aux yeux mortels dénie,
Chacun, dans la lumière avant nous arrivé,
Satisfait son regard, son cœur et son génie.