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L’esprit halluciné de ravissants vertiges,
Les sens émerveillés des gracieux prodiges
Qu’un paradis sans fin renouvelle autour d’eux.
Ils vont. Leur mouvement rapide et sinueux
Aux ondulations d’un reptile ressemble ;
Il en a l’élégance et la mollesse ensemble.

stella

Faisons halte un moment, veux-tu, mon bien-aimé !
Près d’ici je connais un asile embaumé.
Où tu pourras goûter, sur le bord d’une source,
La fraîche volupté du calme après la course ;
C’est là que, bien souvent, sous le nouveau soleil
J’attendis ta venue en un demi-sommeil.
Descendons. On y va par ce sentier de mousse ;
Un souvenir d’ivresse indicible m’y pousse...

faustus

O Stella, je te suis, je te suivrai partout ;
J’ai pour loi ton désir, et j’ai fait mien ton goût.
Mais que j’embrasse encore une fois, ô mon guide,
D’un suprême regard cet horizon splendide !
 
A la cime des monts vaporeux et dormants,
Dans ces prés où leur pente en collines expire.
Je sens mon allégresse ou planer ou sourire ;
La mer, là-bas, m’allume au cœur des diamants !