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La fleur de l’élégance est bien française encore ;
Qu’au règne du scalpel inexorable et sûr
Notre âme peut encore échapper dans l’azur !
L’azur ! en vérité, mes amis, je m’égare :
A table vous parler d’azur sans crier gare,
Quel guet-apens ! Je n’ai, je crois, qu’à me rasseoir.
Redescendons sur terre, il y fait bon ce soir.
A défaut de nectar buvons le jus de vigne
A notre cher lycée, à sa règle bénigne,
Au généreux savoir de ses maîtres aimés,
A la longue union des cœurs qu’ils ont formés !
De nos cœurs, assurés, dès le seuil de la vie.
Dans la route montante avec effort gravie,
D’un mutuel soutien qui perpétue entre eux
Tout ce que la jeunesse a de plus généreux.