que l’analyse ait été conduite avec plus d’entente et beaucoup
plus avant. Nous ne nous reconnaissons ni la maturité
d’esprit nécessaire pour arrêter une doctrine, ni surtout l’autorité
qu’il faudrait pour lui donner du poids. Notre but serait
pleinement atteint, si nos observations pouvaient donner à
penser aux matérialistes et aux spiritualistes et faire sentir à
tous qu’au point où en sont les connaissances humaines, un
système ontologique est prématuré. Ces observations, nous les
résumons en quelques lignes pour les mettre en relief et les
dégager de tous nos aperçus secondaires et plus contestables.
’homme
perçoit, c’est-à-dire que ses sensations forment
des groupes ou des unités, et il juge, c’est-à-dire qu’il
affirme des rapports entre ces unités ou entre les éléments
d’une même unité. Il perçoit et juge spontanément, sans avoir
conscience de la fonction intellectuelle qu’il exerce, Jusqu’à
une certaine limite à partir de laquelle il commence à réfléchir.
La réflexion consiste en un retour conscient de la pensée sur
son acte et elle commence lorsque la curiosité est plus
exigeante que l’esprit n’a d’intelligence instinctive. La réflexion
a pour résultat une direction voulue de la pensée, une
méthode, par suite, une analyse plus profonde des éléments
contenus dans les unités spontanées ; et enfin une vue plus exacte
des rapports impliqués dans les données de la sensibilité. Les
unités spontanément perçues ne peuvent être que désignées ;
elles ne se définissent que par la science progressive de leurs