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Je sens à ma raison mes vœux se rallier
Pour me rendre ma flamme et mon nom de poète ;
Les voix qui l’étouffaient lui font maintenant fête,
Et se changent pour elle en écho familier.

Ces voix, je souffrais tant de les repousser toutes !
Les plus douces surtout, qui parlaient à mes doutes
Comme un chant de nourrice humble, antique et puissant !

En elles vibre au cœur la vérité vivante,
Qui communique un souffle à celle qu’on invente,
Et prête à la parole un invincible accent.




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