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L’espace est plein des cris par les faibles poussés.
Comme à travers la nuit geignent les vents d’automne,
Sans cesse monte au ciel la plainte monotone
De ces vaincus amers, pleurants, ou courroucés.
Vous criez dans le vide ! assez de cris, assez !
Le silence du ciel, ô faibles, vous étonne :
Vous voulez que pour vous contre les forts il tonne ;
Vous imitez pourtant ceux que vous maudissez :
Quand vous leur imputez leur tyrannie à crime,
Est-il un seul de vous qui pour vivre n’opprime ?
Où la vie a germé, l’égoïsme a sévi.
Bien qu’elle soit petite et douce, votre bouche,
Elle est pourtant armée, et l’appel en est louche :
On sait à quels baisers elle a déjà servi.
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