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une voix.



Ah ! ne lui demandons pas tant !
Pour moi, cette planète où j’aime
Où j’espère dès que je sème,
Où je mérite en combattant,

Dont la surface ample et féconde
Prodigue à mes vœux tous les jours
Tant de trésors si je la sonde,
D’horizons si je la parcours,

Cœur du monde ou tas de poussière,
En paix j’y travaille et j’y dors ;
Elle est belle, elle est nourricière ;
Éperdument j’y plonge et mords !

La Nature en ce cher asile
Met ses élus, non ses maudits.



le chercheur.



Ce qu’elle y met de paradis
M’a rendu le goût difficile.