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les destins

D’instinct méchant ou vil et d’effort méritoire,
De martyre et d’honneur, de malheur, de vertu,
Le pire par le mieux sans cesse combattu.


III


Telle est donc la fortune infaillible des astres !
Terre, étoiles, soleil, tous en témoigneront :
Pour les prospérités il y faut des désastres,
Et la vie et la mort y travaillent de front ;

Car le Bien et le Mal se prescrivent l’un l’autre.
Qu’on rêve le meilleur ou le pire univers,
Tous deux, en vérité, n’en font qu’un, c’est le nôtre,
Contemplé tour à tour par l’endroit ou l’envers.

Notre regard chétif, jouet de l’apparence,
Par ses courts horizons se laisse décevoir,
Mais des biens et des maux la vaine différence
S’effacera pour lui s’il doit un jour tout voir,